Le bûcher des humanités
Présentation du livre
Humanités, un vocable « ringardisé », pour une réalité désormais presque « hors-la-loi », comme le prédisait Calvino. Le latin, le grec... on peut vivre sans ? Admettons ! Mais la formation des esprits à la compréhension intime des textes, la relance, à chaque génération, de notre culture fondatrice ? Trouver cela inessentiel en dit long sur notre aplatissement intellectuel et moral.
Michèle Gally rend compte avec une lucidité qui fera grincer bien des dents d'une marginalisation progressive, d'une éviction éducative qui s'est parée d'oripeaux « égalitaristes » et « modernistes », mais a joué le jeu de la déculturation. Son grand mérite est de dépasser toute position « réactionnaire » et de montrer que l'étude des lettres anciennes (et de la littérature) reste l'un de nos derniers recours pour résister à un air du temps de plus en plus aliénant.
Parce que ces lettres, précisément, sont non modernes ? Sans aucun doute. Mais aussi parce que notre démocratie n'est pas inscrite dans la nature, elle est la fille « accidentelle » des noces de l'Antiquité et de l'Humanisme. Sa survie, à l'heure de la confluence au sein de la Nation d'une diversité inédite des origines, passe aussi par l'offre, à notre jeunesse, d'un ensemble élargi de références et de pratiques culturelles à partager.
Sommaire de l'ouvrage
Introduction : Parier sur le paradoxe. Les horizons d'un enseignement. Humanités et littérature. Entre langues et lettres : la place des langues « mortes ». Pourquoi apprendre la littérature ? Le savoir des Humanités. Lire, traduire, commenter. Le même et l'autre : histoire et identité. Vers la « terre gaste » ? La fin des Humanités ? Chronique d'une mort annoncée. Humanités et sciences humaines, soeurs siamoises, soeurs fratricides. Humanité et modernité. Humanités et démocratie. Un rapport au monde de la réalité. Conclusion : Refonder l'école par les Humanités.